Petits enfants, petits problèmes, grands enfants, grands problèmes…La sagesse populaire a parfois des airs de vieille fille aigrie qui en rajoute une couche sur la vie prise comme une épreuve continuelle et un peu salope sur les bords. Mais il y a toujours un petit fond de vérité dans un dicton : à chaque âge, ses contraintes, que l’on peut traduire par l’âge passe, les emmerdes restent, elles changent de nature, voilà tout.
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Chroniques d'un jeune parent : a chaque jour... première partie
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Chroniques d'un jeune parent : de la problématique des vacances, vivement le retour au boulot, et ça continue encore et encore...
Des vacances, avec de jeunes enfants, cela ressemble bigrement à des successions de weekend, souvent en mieux, parfois en pire. A des weekends de parents de jeunes enfants, mais est-il utile de le préciser au lecteur qui aura rectifié de lui-même… Je ne m’étalerai donc pas sur des éléments déjà décrits dans une précédente chronique, comme le réveil à 7-8 heures du matin, la gestion des siestes et des repas et des soirées qui se terminent à 22h en général et 22h10 si vous êtes en forme…
Non, l’analyse va se cantonner ce qui à défaut de faire le sel des vacances, en fait la spécificité…
Que ce soit à la mer ou dans des régions propices à la randonnée, une chose est sure, il faudra s’adapter et faire le deuil de ses vacances passées, celles des longues visites par monts et par vaux, celles des pina-colada les doigts de pied en éventail, celles des soirées de folie qui se prolongent jusqu’au petit matin… Le petit matin sera l’heure de votre réveil, vous croiserez les noctambules rentrant chez eux, après des heures de joies intenses, pendant que vous irez chercher la baguette de pain frais, la descendance criant famine dès le premier rayon du soleil à l’horizon…
Vous allez le voir, un programme de vacances va être une combinaison subtile entre micro-activités, rares plaisirs furtifs et plus ou moins grosses crises de nerf, qui pourront se succéder à un rythme plus ou moins rapide, la chose s’accélérant invariablement en fin de séjour.
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Chroniques d'un jeune parent : de la problématique des vacances, vivement le retour au boulot, quatrième partie et c'est pas fini!
Comme la Divine Comédie de Dante, l’enfer d’un voyage en voiture comprend plusieurs cercles…et pire que les pleurs, le passage en boucle des CD préférés des enfants constitue la peine ultime… Henri Dès était la star des années 80 et 90, bien qu’il continue à sévir de nos jours, avec l’appui de son successeur dans les cœurs des 0 à 5 ans, Rémi Guichard… Et les enfants sont comme des adultes, en pire. Quand ils aiment un morceau, ils souhaitent l’écouter, encore, et encore, et encore, et encore…
Au point que vous auriez des envies de meurtre si vous veniez à croiser la famille tortue, le lapin qui se cache dans un chou et tous les animaux du bestiaire des chansons et comptines… Humiliation suprême, les enfants peuvent demander aux parents de chanter avec eux, en chœur…
Vous voilà sur la pente glissante de la décadence, reprenant à tue-tête, Cerf, cerf ouvre moi ou le chasseur me tuera, texte totalement subversif qui inculque quelques vérités pas très agréables aux enfants sur le personnage du chasseur cruel et rappelle que le cerf est un animal un peu voyeur sur les bords et n’est pas mieux que la petite vieille qui scrute toute la journée vos allées et venues dans votre rue, car si le cervidé aperçoit le lapin c’est bien parce qu’il est à la fenêtre en train de mater ce qui se passe dans la forêt… Mais aussi intéressant que soit l’analyse critique de ce grand texte de la comptine enfantine, il est temps de quitter la forêt pour retrouver la bergerie de nos moutons présents, à savoir le voyage en voiture…
Après quelques heures de ce régime, vous êtes dans le même état intellectuel qu’après une heure d’émission de télé-réalité, totalement lobotomisé, avec des réflexes pavloviens qui vous font fredonner Cerf, cerf à la seule vue du panneau passage d’animaux dangereux. Mais c’est le prix à payer pour gagner un peu de calme dans l’habitacle en déminant les crises…
Enfin, la destination est là…quelques kilomètres et la délivrance… les cinq dernières minutes, les plus difficiles, les plus bruyantes, les plus stressantes… A croire que les enfants lâchent ce qu’il reste de force, tout exprès, à l’aide d’un sixième sens… ça braille, ça pleure, ça gigote et ça vous met en pétard… Vous arrivez, et là, à peine le contact tourné pour arrêter le moteur, un coup dans le rétro, ils semblent calme, ils sont endormis, il faudra les réveiller, ce qu’ils n’aiment, et qu’ils vous feront payer, d’une manière ou d’une autre…
Dans quelques cas isolés, les enfants, arrivés à bon port, n’ont pas souhaité descendre de la voiture après avoir répété comme un mantra mille kilomètres durant, c’est quand qu’on arrive… L’abandon, temporaire, est une solution qui pourrait se comprendre dans ces cas rares et extrêmes…
Mais le meilleur reste à venir, sans même de parler du trajet retour, n’anticipons pas les plaisirs sadiques et carrément masochistes sur les bords, car les joyeusetés du séjour attendent les parents ébahis, qui n’ont rien à envier au reste…
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Chroniques d'un jeune parent : de la problématique des vacances, vivement le retour au boulot, part two
Avant les quatre ou cinq ans des enfants, et même au-delà, tant qu’ils n’ont pas la charpente adéquate pour porter vos valises, une solution à peu près satisfaisante se trouve être la voiture et encore, la prescription insiste sur le caractère homéopathique de la dose comme nous allons le voir… Ce qui en filigrane donne une bonne indication sur la destination : pas trop éloigné de votre point de départ… Mais je n’apprendrais rien à personne en rappelant que voyager avec des enfants peut être une épreuve. Mais avec des parents, pour des enfants, cela peut l’être tout autant…
Chacun peut puiser dans ses souvenirs d’enfance, où, à l’arrière du véhicule, coincé entre valises, bouées, sacs de voyage et autres épuisettes, il fallait patienter de longues heures, les jambes repliées pour ne pas perdre un cm3 d’espace de rangement… Ces jambes qui picotaient et faisaient un mal de chien au bout d’une centaine de kilomètre autant que les oreilles d’ailleurs, obligées d’écouter les airs préférés de papa-maman, qui chantant comme des casseroles, ne se rendaient pas compte du mal qu’ils faisaient, et qui repassaient en boucle une inénarrable K7 à la bande usée jusqu’à la corde, vous dégoutant pour de nombreuses années de la chanson française ou imprimant à vos oreilles un anglais si mauvais qu’il vous aura valu quelques mauvaises notes au collège…
Côté parent, la vision est toute différente, ce qui montre bien que tout est relatif, et que le point de vue a son importance dans la manière de narrer et d’apprécier une anecdote…
Pour les parents, un voyage en voiture, c’est une autre histoire, voire une autre paire de manche. Parmi les thèmes de prédilection dont il faut user dans cette épreuve, on peut relever la préparation, l’anticipation et l’organisation… Organisation du voyage avec le parcours, les haltes et la gestion des braillards à l’arrière, organisation optimisée de la voiture pour faire entrer tout ce dont ces mêmes braillards voudront disposer durant le séjour…et qui donne souvent lieu à des disputes mémorables au sein du couple pour savoir qui est le meilleur à Tétris… en effet, il y en a toujours un des deux qui revendique la place de champion sur le mode range « la voiture si tu veux mais si c’est pour que je repasse après toi comme à chaque fois autant gagner du temps en me laissant faire tout de suite, non ? ».
Après quelques minutes ou plusieurs heures, la voiture est prête, le chargement terminé, les stocks de jeu, gâteau, bouteille d’eau prêts à être dégainés pour faire patienter la progéniture durant les quelques heures de routes à venir (la fameuse anticipation ou technique pour parer les coups)… Le GPS est allumé, la destination rentrée (ce qui est un peu con, ils ne servent en général que pour les 50 derniers kilomètres au maximum). Après cinq kilomètres, il faudra cependant revenir en arrière pour s’assurer que le gaz et l’eau sont bien coupés même si chacun l’a fait trois ou quatre fois mais la nature est ainsi faite que la confiance ne règne pas dans ces circonstances…
La première heure est un moment de pur bonheur : vous êtes frais et dispos, les enfants sont silencieux, soit qu’ils dorment, soit qu’ils admirent le paysage… profitez, respirez, c’est le calme avant la tempête… à suivre
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Chroniques d'un jeune parent : de la problématique des vacances, vivement le retour au boulot, part one
Ah les congés payés, acquis par la grâce de luttes collectives, que nous chérissons tant, dont nous parlons continuellement au travail pendant toute l’année…Pourtant, il est une courte parenthèse dans la vie au cours de laquelle le seul fait d’y penser donne des sueurs froides… les vacances et la parentalité ne font pas toujours bon ménage, l’expérience est souvent cruelle, comme je m’en vais-je vous le narrer pour quelques chroniques…
Vacances avec enfants en bas-âge rime avec…expédition et parfois punition… Le jugement est lapidaire mais appelons un chat un chat, tout ceux qui pensent le contraire sont au choix : 1) des faux-culs avec enfants 2) des faux-culs sans enfants 3) un peu masochiste sur les bords…
Tout commence avec la destination…le champ des possibles se rétrécit et le trek sur le Kilimandjaro devient impossible sans compter que quelques bouches de plus à nourrir et loger entament sérieusement le budget consacré aux loisirs, les prétentions se doivent donc d’être revues largement à la baisse.
Alors, à quoi ressemble la destination qui à défaut d’être rêvé, se révèle la moins pire ? Avant même de parler du point de chute, il convient de s’arrêter quelques lignes sur le moyen de s’y rendre. Un maître mot en la matière, autonomie, sans quoi le voyage devient un calvaire… Ainsi l’avion ou le train, s’ils semblent, de prime abord, constituer une solution séduisante parce que reposante, vont faire glisser rapidement le thème de vos vacances dans la catégorie épouvante. Poussette, bagages (de la grosse valise au petit sac comportant son lot de couches, lingette et autres changes qu’un enfant de moins de deux ans normalement constitué ne manque pas de consommer en grande quantité…), enfants, tout cela doit être porté, trainé, poussé, déplacé, mis en attente, parqué… Si les dix premières minutes se passent sans encombre, chaque passage de porte, portique, escalier va transformer le voyage en un chemin de croix propre à rendre diabolique même les lieux les plus paradisiaques... Le regard parfois réprobateur de vos contemporains, apeurés par l’intrusion d’enfants dans un avion ou un train, souvent à raison, achève de vous mettre dans des dispositions négatives… Fatigué, éreinté avant même d’avoir siroté votre première pina colada sur la plage (ou sur une place exotique, je ne suis pas sectaire sur la destination), votre séjour est déjà pour partie flingué… Attention, vous allez faire un bad trip…
A l’extrême limite, en choisissant une destination où la valise n’est constituée que d’un sac comportant des maillots de bain, la partie peut être jouable…et encore…voyager léger avec de jeunes enfants reste un pari ou une forme d’optimiste angélique…
Avant les quatre ou cinq ans des enfants, et même au-delà, tant qu’ils n’ont pas la charpente pour porter par eux-mêmes vos valises, une solution à peu près satisfaisante se trouve être la voiture et encore, à dose homéopathique comme nous allons le voir… Ce qui en filigrane donne une bonne indication sur la destination : pas trop éloigné de votre point de départ… Je n’apprendrais rien à personne en rappelant que voyager avec des enfants peut être une épreuve. Mais avec des parents tout autant… à suivre